Un peu comme l’an dernier, l’ambiance
est à la panique. Notamment parce qu’en quelques jours nous sommes passés d’un
quasi-état d’après Covid à un retour brutal à la situation prévaccinale. Nous
le constatons depuis l’arrivée du froid, les fameux vaccins si attendus, ont
démontré une efficacité bien décevante et n’ont strictement rien changé aux
mesures sanitaires les plus liberticides, malgré les belles promesses du gouvernement.
Il est d’ailleurs effarant de constater que le nombre de cas explose dans des
proportions comparables à l’hiver 2020-2021 malgré une
couverture vaccinale complète de près de 90% des adultes !
Évidemment, le responsable de
cette baisse d’efficacité serait le variant du moment (Omicron), qui semble
être en mesure de contaminer aussi bien les vaccinés que ceux qui ne le sont
pas. Cependant, les données disponibles semblent démontrer que la protection du
vaccin à ARN messager abaisse la quantité de personnes susceptible de
développer une forme grave de la Covid-19 (donc les hospitalisations), mais ne procure
pas une protection convenable contre l’infection et sa contagiosité. Ce qui
pose un vrai dilemme à la politique sanitaire du gouvernement caquiste, qui n’est
pour ainsi dire basée QUE sur la vaccination et les confinements.
Face à cette situation, la
déception est grande et le retour des mesures dites « d’urgence » en fait rager
plus d’un. Notamment chez les gens qui ont suivi patiemment les consignes et
qui doivent subir derechef les désagréments d’un nouveau confinement. Dans ce
contexte, la recherche de coupables est donc le réflexe à prévoir, car la
remise en cause de la solution facile (la vaccination) remettrait aussi en
cause les mesures dites d’urgence, puisque sans vaccin ou autres traitements
préventifs, le remède de cheval du gouvernement (le confinement) ne peut plus
être considéré comme temporaire.
C’est donc pour pallier ce
dilemme que le gouvernement met toute la pression possible sur ceux qui ne se
sont pas prêté au jeu de la vaccination et les accuse carrément d’être
responsables de l’échec complet de sa stratégie sanitaire. Ceux-ci sont
d’ailleurs la cible d’un ostracisme difficilement justifiable et qui frise le
lynchage dans certains cas. Cet ostracisme fait d’autant plus de peine à voir
qu’une couverture vaccinale de 100% n’empêcherait même pas la pandémie de sévir
comme c’est présentement le cas. Dès lors, la recherche de boucs émissaires
ressemble plus à de la dissonance cognitive qu’à une recherche de véritable
solution.
Après tout, une couverture
vaccinale de 89,6% (12 ans et +) est une réussite en soi et bien des maladies
ont été vaincues par des couvertures vaccinales bien moindres. Mais la
Covid-19, au même titre que la grippe et autre coronavirus, est de ce genre de
maladie qui ne se laisse pas annihiler aussi facilement et mute suffisamment
pour devenir des maladies saisonnières (surtout lors des temps froids). Ce qui
fait que « l’urgence » ne devrait plus en être une et devrait faire place à des
mesures sanitaires de long terme, pour ne pas dire permanente.
Mais cette réalité, encore trop
peu sont prêts à l’entendre. C’est pourquoi les réflexions démocratiques sur la
gestion sanitaire de la société sont encore court-circuitées par la recherche
de boucs émissaires, même si cela ravive les sentiments les moins nobles qui
soit, allant même jusqu’à remettre en cause le droit des « antivax » à se faire
soigner
gratuitement, voire leur imposer un tribut de non-vaccination. Le président
français (qui, soit dit en passant, est l’inspiration principale de notre
premier ministre) en est même allé jusqu’à souhaiter vouloir « emmerder les
non-vaccinés » ce qui est sans doute également l’avis de François Legault,
quand il impose le passeport vaccinal dans les SQDC et la SAQ, alors que le
type de produit vendu dans un commerce n’a évidemment aucun impact sur la
pandémie (pas plus que l’heure et la raison d’un déplacement dans le cas de cet
aberrant et inutile couvre-feu). En fait, c’est un secret de polichinelle que
cette mesure soit une incitation indirecte à la vaccination, puisque la
consommation d’alcool et de cannabis devant un écran de télé reste la principale
activité pour bien des gens en hiver, puisqu’à peu près tout autre type
d’activité (plus saine) est soit annulée ou fortement contrainte.
Enfin, tout cela pose une
sérieuse question : pourquoi le gouvernement ne rend-t’il pas tout
simplement la vaccination obligatoire au lieu d’alimenter cette haine envers
les récalcitrants à la vaccination ? Après tout, ces gens n’ont encore
aujourd’hui rien fait d’illégal et ils ont absolument le droit de ne pas être
vaccinés, alors il est hypocrite de se surprendre qu’une minorité de la
population soit dans ce cas de figure.
À mon avis, la raison de cette
absence d’obligation est tout simplement que le gouvernement ne le souhaite pas.
Certains évoquent bien la difficulté de forcer les gens à se faire vacciner de
force et ils ont sans doute raison en bonne part, mais il est tout à fait
possible de le faire par une contrainte acceptable, surtout si on agrandit le
choix de l’offre aux vaccins traditionnels (je
pense ici au vaccin de Medicago).
Après tout, la France impose tout
un ensemble de vaccin aux jeunes sans que ce pays soit mis au banc des accusés
de la cour pénale internationale ! Alors, pourquoi refuser d’imposer légalement
ce que l’on a le droit de faire et que l’on prétend souhaiter ? Tout
simplement parce que le gouvernement cherche des coupables et non des solutions
!
Comme je l’ai déjà indiqué plus
haut, une couverture vaccinale de 100% n’empêcherait sans doute pas le virus de
circuler, puisque les variants s’adaptent aux vaccins, comme c’est le cas de la
grippe. De plus, comme les variants se créé dans des déserts vaccinaux
(notamment l’Afrique, d’où semble provenir Omicron), que les vaccins sont
maintenus bien en laisse par les
brevets des multinationales de la pharmaceutique et que ceux-ci les
réservent aux bons payeurs (les pays occidentaux), il n’y a aucune raison de
croire que la pandémie pourrait être vaincue rapidement.
Soulignions-le : tant et
aussi longtemps que la vaccination ne sera pas globale, des variants nouveaux
seront fréquemment créés et migreront dans les pays riches, peu importe le
nombre de doses de vaccins des Québécois et le fait qu’ils possèdent un passeport
vaccinal ou non. Cette situation pousse cette position jusqu’à l’absurde, non
seulement parce que cet égoïsme national va à l’encontre de la sécurité de sa propre
population, mais surtout parce que les frais de conception des vaccins ont été
majoritairement financés par les
États et non les actionnaires bien gras des pharmaceutiques. C’est pourquoi
les vaccins devraient être une propriété collective, comme
le recommande à juste titre l’OMS.
Pourtant, rien n’a encore changé
sur ce front et le Québec (comme la France) module désormais leur passe
sanitaire à un nombre non limité de doses de vaccin, au détriment du retard
accumulé des pays les plus pauvres. Pays, qui hébergeront les prochaines
souches de virus pouvant mettre à mal la couverture vaccinale comme c’est le
cas actuellement …
Malgré tout, le gouvernement
continue de justifier ses échecs en blâmant les gens qui ne se font pas
vacciner ou qui ont le mauvais gout de voyager, tout en les laissant libres de
le faire, mais ne se prive pas pour fermer les commerces et activités qu’il
juge « non essentiels », au nom de « l’état d’urgence sanitaire ». Et ceci, peu
importe s’ils posent un risque réel de contagion, étant donné que c’est le fait
d’être « essentiel » qui justifie son ouverture.
Soyons honnête, l’état d’urgence
pouvait se comprendre au printemps 2020, voir janvier 2021 pour les plus
indulgents, mais depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et la nature du
virus est devenu assez claire pour tous ceux qui se donnent la peine de
regarder les données. La pandémie est très loin d’être terminée et il est à
douter que les bons choix soient faits à l’international.
Comme pour la question environnementale,
le système capitaliste empêche l’essentiel des solutions à nos problèmes en
raison de la priorité systématique appliquée au profit et à la nature
ploutocratique des pouvoirs qui gère le monde. S’il n’est pas possible de peser
face au lobby pharmaceutique à l’OMC, il serait tout à fait possible de
nationaliser un vaccin québécois (ou au moins canadien) ou, au minimum, de
reconnaitre les vaccins des autres pays afin de casser le monopole de Pfizer et
Moderna.
Mais au lieu de cela on participe
à ces monopoles privés de la vaccination sans s’inquiéter de la source de ce
qui les rendra un jour inopérants. Un peu comme si l’on cherchait à maximiser
le profit des propriétaires de brevets tout en s’assurant que la production de
variant ne soit pas entravée dans le tiers monde ! De cette façon, on garde
captif des « marchés » avec des états d’urgence sanitaire permanents tout en
s’assurant que les variants ne manquent pas afin de justifier de nouvelles
doses encore et encore. Il est loin le temps où l’on se vaccinait pour éviter
d’être malade. Désormais on a le devoir de s’abonner au Pfizer sinon on est au
banc de la société, un paria, un pestiféré …
D’ailleurs, tous ceux qui luttent
contre le conspirationnisme risquent d’avoir bien du travail, car quoi de mieux
pour les radicaliser que de repousser ces milliers de personnes en marge de la
société, avec comme seul passetemps de regarder les vidéos de tous ces gourous
qui pullule sur le net et qui vivent de leurs dons. Non vraiment, tout est fait
pour radicaliser les non-vaccinés et ce n’est certainement pas en ajoutant
d’autres mesures répressives que l’on augmentera la couverture vaccinale.
Si le gouvernement souhaite
augmenter la couverture vaccinale c’est en convainquant et non en forçant le
bras de ceux qui regarde d’un mauvais œil cet ignoble monopole privé et son
produit. Et s’il veut que la population maintienne une bonne discipline sanitaire,
ce n’est pas en faisant sauter un directeur de la santé publique un brin usé,
mais en organisant des mesures permanentes et raisonnables, basées sur la
science et non plus sur l’autocratie du « bon père de famille » !
Benedikt Arden, janvier 2022