Le mémoire du PMLQ apporte une perspective bien claire sur comment nous forgeons notre identité en tant que peuple. Il n'est pas possible de poursuivre ces activités qui rendent la vie sociale possible, et permettent d'affronter la vie dans toute sa complexité, sans que cela ait un effet sur nous et sans que cela produise une identité. La façon dont nous gagnons notre vie, notre participation à la vie sociale et culturelle, les rapports que nous entretenons entre nous et avec les autres peuples du monde, tout cela crée une identité — un «caractère national», pour ainsi dire. Ça ne peut pas faire autrement. Le fait de vivre une situation spécifique, de gagner sa vie d'une façon spécifique, de communiquer dans une langue spécifique, crée nécessairement quelque chose de commun, ce quelque chose qu'on appelle «identité» ou «caractère national».
C'est pourquoi il faut surtout porter attention à la qualité de ces rapports, de comment nous gagnons notre vie, individuellement et en tant que société, comment nous participons à la vie sociale et culturelle et comment nous interagissons entre nous et avec les peuples du monde. On ne peut pas accepter que, juste parce que le français est la langue officielle et que le Québec est fait de gens de différentes origines nationales, le problème de l'identité peut être réglé sur la base des vieilles conceptions appelées intégration, assimilation ou multiculturalisme. Ce sont différentes façons d'accomplir la même chose, mais accomplir quoi? Est-ce conforme à ce que le peuple souhaite? Est-ce décidé par le peuple?
La vieille façon de faire les choses ne permet même pas de commencer à traiter des conditions concrètes de la vie ou des aspirations du peuple. Mais une chose est certaine : en abordant cette question ensemble nous développons notre identité. Ce n'est pas sans raison que le problème se pose. C'est parce qu'il est nécessaire de réunir les énergies créatives de tout le monde pour créer une identité qui correspond exactement aux aspirations du peuple, qui correspond au désir de vivre dans la sécurité et dans la paix, qui correspond au désir de liberté réelle et de progrès.
Amélie Lanier