lundi 23 décembre 2013

La modernité contre la démocratie

Pour Francis Dupuis-Déri, la démocratie n'est pas celle que l'on croit et son histoire est encore plus méconnue. Détestée et ridiculisée pendant des siècles, la démocratie était vue comme le pire des régimes pendant des générations en Occident. Dans Démocratie. Histoire politique d'un mot (Lux éditeur, 2013), le professeur au Département de science politique de l'UQAM conclut avec fracas : le Canada n'est pas une démocratie et ne l'a jamais été.

vendredi 20 décembre 2013

Mandela est mort. Pourquoi cacher la vérité sur l’apartheid ?

Mandela a qualifié la défaite assenée par les internationalistes à l’armée raciste de Cuito Cuanavale de victoire pour l’Afrique. Le peuple cubain éprouve des sentiments de fraternité profonde avec la patrie de Nelson Mandela.

L’Empire a peut-être cru que notre peuple ne tiendrait pas parole lorsque, pendant les jours incertains du siècle passé, nous avions affirmé que Cuba continuerait à lutter si l’URSS disparaissait.

La seconde guerre mondiale a éclaté lorsque, le 1er septembre 1939, le fascisme nazi envahit la Pologne et s’abat comme la foudre sur l’héroïque peuple d’URSS qui a donné 27 millions de vies pour préserver l’humanité de ce brutal massacre qui mit fin à la vie de plus de 50 millions de personnes.

Par ailleurs, la guerre est l’unique activité que, tout au long de l’histoire, l’homme n’a pas été capable d’éviter; ce qui a conduit Einstein à répondre que s’il ne savait pas comment serait la 3ème guerre mondiale, la 4ème serait certainement à coup de pierres et de bâtons.

Si nous additionnons les moyens disponibles des deux plus grandes puissances, les États Unis et la Russie, elles disposent de plus de 20.000 ogives nucléaires. L’humanité devrait savoir que, 3 jours après l’avènement de John F. Kennedy à la présidence de son pays, le 20 janvier 1961, un bombardier B-52 américain, effectuant un vol de routine et transportant deux bombes atomiques 260 fois plus puissantes que celle utilisée à Hiroshima, est précipité au sol lors d’un accident. Des mécanismes de sécurité très sophistiqués et complexes doivent alors intervenir pour éviter l’explosion des bombes. Tout fonctionne à la perfection pour la première qui tombe au sol sans risque; trois des quatre mécanismes de sécurité de la seconde ne fonctionnent pas, le quatrième présente des dysfonctionnements majeurs et s’il n’y a pas d’explosion, c’est par pur hasard.

samedi 14 décembre 2013

Portrait du patriote Amury Girod

Amury Girod entre dans la vie active en pleine effervescence de la lutte des peuples d'Amérique pour affirmer leur indépendance. Né en Suisse vers 1798, il approche la vingtaine lorsqu'il se rend en Amérique du Sud pour participer aux luttes anticolonialistes qui s'y mènent. Après avoir combattu contre les Espagnols au Mexique, certains disent avec le titre de lieutenant-colonel de cavalerie, Girod est en Colombie où il se joint à la lutte de Simon Bolivar, peut-être pour y ouvrir des écoles d'agriculture. C'est son domaine d'étude et les nouvelles républiques andines en ont besoin. Après un retour en Europe où il voyage dans divers pays, Girod revient au Mexique et passe ensuite aux États-Unis où il aurait entendu parler de la lutte de libération du Bas-Canada pour s'affranchir du joug britannique. Lorsqu'il arrive à Québec en 1831, il sait parler l'italien, l'espagnol, l'allemand, l'anglais et le français.

Il offre ses services au journal Le Canadien. Ses articles portent sur l'importance de l'enseignement des sciences, des mathématiques et de l'histoire naturelle. Il propose de créer dans chacun des districts de Québec, Trois-Rivières et Montréal une institution qui comprendrait une école normale et une ferme modèle. Dans une conférence prononcée au Quebec Mechanic's Institute il dit:

« Notre objet, c'est de combler l'abîme que l'ignorance et la présomption ont creusé entre la science et l'industrie. L'érudition du savant est stérile si elle ne devient pas utile à la vie pratique; les arts et l'industrie sont irréguliers et sans précision sans l'aide de la science. »[1]

lundi 9 décembre 2013

Petite réflexion sur les chartes de droits

Récemment, je suis tombé sur une petite brochure du jeune Karl Marx intitulée « La Question juive » (1843). Cette brochure est, comme son titre le laisse entrevoir, une virulente critique de la morale judaïque et de ses implications sur le monde matériel. Mais détrompez-vous, vous qui croyez peut-être que je vais délibérer sur le terrain religieux. Tout au contraire! Quoique le complément critique que propose Marx à Bruno Bauer soit loin d’être sans intérêts, ce qui a attiré mon attention dans cette brochure est un sujet parallèle traité dans le texte, soit celui de la question des chartes de droits. Et comme vous le savez peut-être, les questions relatives aux chartes de droits, principes pratiquement métaphysiques chez ceux que l’on appelle les « chartistes », sont des plus actuelles chez nous. Surtout avec tous ces débats biaisés et creux concernant la charte des valeurs québécoises (projet de loi 60) et ses implications dans la fonction publique. 
 
Outre la très importante distinction faite entre « homme » et « citoyen » dans cette critique des chartes de droits, ce que j’y ai retrouvé de plus frappant, c’est le lien très évident que fait Marx entre droit dit de l’homme et droit du capitaliste (ou bourgeois). Ce parallèle, qui pourrait paraitre étonnant chez l’homme de gauche du commun et qui sera considéré à l’inverse comme une révélation du caractère totalitarisant du marxisme chez l’homme de droite, est pourtant bien évident quand l’on se pose la bonne question. Dans une société de droit qui se veut libre et démocratique et dont le caractère économique est purement social, en quoi est-ce que le statut privé de l’industrie peut-il être considéré comme un droit? Cette question, même si elle est pourtant vieille comme la société capitaliste, est encore à ce jour loin d’être réglé. Et c’est cette question qui est posée via la critique des chartes de droits. Mais avant d’aller plus en avant, partageons un extrait de cette fameuse brochure de Karl Marx :

jeudi 5 décembre 2013

Tête à tête Frédéric Taddeï et Régis Debray

Dangereux terroriste interdit de séjour aux USA, rejeté par la droite complexée (la gauche moderne du PS) car resté de gauche (la vraie !) Régis Debray a aujourd'hui 72 ans.

dimanche 1 décembre 2013

L’austromarxisme & la lutte ouvrière de la culture nationale

Dans la société capitaliste, la classe ouvrière est exclue de la communauté nationale de culture. Seules les classes dominantes et possédantes s’approprient les biens nationaux de culture. Le parti ouvrier social-démocrate aspire à faire de la culture nationale, produit du travail du peuple tout entier, la propriété de l’ensemble du peuple, et à rassembler ainsi tous les membres d’un même peuple en une communauté national de culture, à réaliser la nation en tant que communauté de culture.

Quand la classe ouvrière lutte pour des salaires plus élevés et un temps de travail plus court, quand elle veut édifier le système scolaire de manière à ce que l’école donne aussi l’accès aux trésors de leur culture nationale aux enfants du prolétariat, quand elle exige une liberté totale de presse, d’association et de réunion, elle lutte pour les conditions d’extension de la communauté national de culture.

Mais la classe ouvrière sait que les travailleurs, au sein de la société capitaliste, ne peuvent jamais accéder à la jouissance complète de la culture nationale. C’est pourquoi elle doit conquérir le pouvoir politique et transférer les instruments de travail de la propriété privé à la propriété sociale. C’est seulement dans une société fondée sur la propriété sociale et la production coopérative que le peuple entier sera convié à participer à la jouissance des biens nationaux de culture et à collaborer activement à la culture nationale. La nation doit d’abord devenir une communauté de travail, avant de pouvoir devenir une communauté de culture pleine et véritable se déterminant elle-même.

C’est pourquoi la socialisation des moyens de travail est l’objectif, et la lutte de classe, l’instrument de la politique nationale de la classe ouvrière.  

Otto Bauer, La question des nationalités et la social-démocratie (1907), 
P. 534 & 535