La notion d' « accommodements raisonnables » n'est pas une notion moderne. Elle est enracinée dans les notions de « tolérance » de l'État britannique du XIXe siècle. En Angleterre, quand l'État britannique a forcé l'Irlande à la soumission et privé le people irlandais de son droit de parler sa langue et de pratiquer sa religion, la notion britannique de tolérance a donné au droit de conscience une définition étriquée, c'est-à-dire le droit de conscience d'être protestant mais pas le droit de conscience de préconiser des droits pour tous. Cela était considéré comme extrémiste et subversif que de réclamer les droits de tous. L'intolérance de l'église catholique envers les soi-disant hérétiques était invoquée pour dire que quiconque s'opposait à l'intolérance catholique était de facto partisan de la tolérance. L'opposition à l'« intolérance » de l'église catholique qui excluait de la communauté les personnes considérées comme des hérétiques, tous ceux et celles qui s'ouvraient à autre chose que ses dogmes religieux (la fameuse « excommunication »), était donc considérée comme une bonne chose.
Mais se battre pour ses droits était subversif et une mauvaise chose. Alors tirant les leçons de ce qui s'était produit en Irlande, les Britanniques ont été plus astucieux quand est venu le temps du Québec.
Au Québec la notion d'accommodements raisonnables trouve ses racines à l'époque où les colonialistes britanniques établissaient leur État dans le haut et le bas Canada, en particulier après la suppression des Patriotes qui fut suivie du rapport Durham et de la Confédération de 1867.