lundi 30 septembre 2013

L'origine impérialiste des « accommodements raisonnables »


Au centre de la discussion sur les valeurs québécoises on trouve la notion d'accommodements dits raisonnables. Qu'entend-on par « accommodements raisonnables » ?

La notion d' « accommodements raisonnables » n'est pas une notion moderne. Elle est enracinée dans les notions de « tolérance » de l'État britannique du XIXe siècle. En Angleterre, quand l'État britannique a forcé l'Irlande à la soumission et privé le people irlandais de son droit de parler sa langue et de pratiquer sa religion, la notion britannique de tolérance a donné au droit de conscience une définition étriquée, c'est-à-dire le droit de conscience d'être protestant mais pas le droit de conscience de préconiser des droits pour tous. Cela était considéré comme extrémiste et subversif que de réclamer les droits de tous. L'intolérance de l'église catholique envers les soi-disant hérétiques était invoquée pour dire que quiconque s'opposait à l'intolérance catholique était de facto partisan de la tolérance. L'opposition à l'« intolérance » de l'église catholique qui excluait de la communauté les personnes considérées comme des hérétiques, tous ceux et celles qui s'ouvraient à autre chose que ses dogmes religieux (la fameuse « excommunication »), était donc considérée comme une bonne chose.

Mais se battre pour ses droits était subversif et une mauvaise chose. Alors tirant les leçons de ce qui s'était produit en Irlande, les Britanniques ont été plus astucieux quand est venu le temps du Québec.

Au Québec la notion d'accommodements raisonnables trouve ses racines à l'époque où les colonialistes britanniques établissaient leur État dans le haut et le bas Canada, en particulier après la suppression des Patriotes qui fut suivie du rapport Durham et de la Confédération de 1867.

lundi 23 septembre 2013

Le syndicalisme de combat, d'hier à aujourd'hui... Pierre Klépock

Soirée débat sur l'Histoire du syndicalisme ouvrier au Québec : Qu'est-ce que le syndicalisme de combat, d'hier à aujourd'hui...

Conférence gratuite (contribution volontaire), kiosque de livres et produits de la boutique du Québécois. Conférence disposée en table ronde pour favoriser les débats, dans une ambiance conviviale et décontractée. Souper et bière dispos.

Organisée par le RRQ-Montréal, avec le conférencier Pierre Klépock, syndicaliste, délégué d'atelier et journaliste ouvrier depuis une trentaine d'années. 

Ouvrier métallurgiste, Pierre a commencé à militer syndicalement en usine, dès l'âge de 20 ans, dans le quartier St-Henri, à titre de délégué à la santé-sécurité au Travail, puis, président de son unité locale.

Militant indépendantiste et socialiste, dans un esprit internationaliste et marxiste, il a participé, jusqu'aujourd'hui, avec ses frères d'armes de différents partis et groupes politiques, au combat pour la libération nationale et l'émancipation sociale du peuple Québécois. 

Chroniqueur syndical dans la presse alternative et de gauche, il a écrit pour plusieurs journaux comme : Le Bagarreur et le Trait d'Union, du Syndicat des Métallos (FTQ), l'Aut'Journal, Le Forum intersyndical, Le Taon dans la cité, La Voix du Peuple, Unité ouvrière, etc.

Il a fait plusieurs voyages en France et en Belgique, à titre d'observateur et de journaliste avec les métallos en lutte de la CGT et de la FGTB.

Aujourd'hui, il est militant et journaliste au puissant Syndicat des Cols bleus regroupés de Montréal (local 301). Il prendra la parole à titre personnel.

dimanche 15 septembre 2013

La nation québécoise se meurt…

De toute son histoire depuis l’invasion britannique, la nation québécoise a toujours été trahie par son élite. L’envahisseur britannique devenu canadien, a toujours eu comme objectif d’occulter, de faire disparaître, en les chassant de leurs terres tous ceux qui n’étaient pas lui en territoire occupé.

L’Église catholique et les seigneurs d’abord se sont mis au service de l’occupant anglais. Une petite bourgeoisie québécoise issue de la classe pauvre s’est formée, s’est levée, s’est portée à la défense du peuple opprimé. Ce fut l’épisode de la résistance patriote écrasée dans le sang par l’occupant britannique soutenu par l’Église catholique. 

Depuis, L’Église catholique devenue ultramontaine, papiste, monta en force, atteignant son apogée vers 1920. La petite bourgeoisie sous l’influence du renégat Louis-Hippolythe Lafontaine se joignit à l’Église catholique pour travailler à la soumission de la nation québécoise aux maîtres anglais.

D’autres renégats comme Georges-Étienne Cartier s’allièrent à l’Église catholique et aux britanniques devenus canadiens pour créer la Confédération canadienne qui plaçait la nation québécoise non seulement en minorité en ce qui était qualifié de parlement, mais aussi dans la nouvelle subdivision administrative de ce qui prit le nom de provinces. 

jeudi 12 septembre 2013

La bataille silencieuse du Chiapas


(…) le capitalisme détruit les pays qu’il envahit avec la mondialisation néolibérale, mais il veut aussi arranger tout ou tout refaire à sa manière, (…) elle détruit leur culture, leur système économique et leur système politique, et elle détruit même le type de rapports que les gens qui vivent dans ce pays ont entre eux. Autrement dit, tout ce qui fait d’un pays un pays est ravagé.

Alors, la mondialisation néolibérale veut détruire les nations du monde et veut qu’il n’y ait plus qu’une seule nation ou pays : le pays de l’argent, le pays du capital. 

Ainsi parlait l’armée zapatiste de libération nationale (EZLN) dans sa dernière déclaration de la forêt Lacandone en 2006. 

L’organisation zapatiste, qui était au sommet de sa gloire internationale il y a plus de dix ans et qui était à l’origine d’une des plus importantes insurrections contre le néolibéralisme, incarnée à l’époque par le traité de l’ALENA, semble aujourd’hui bien silencieuse. Pour ne pas dire inactive. Mais détrompez-vous, malgré les apparences la rébellion du Peuple du Soleil est toujours bien vivace, mais en même temps plus menacée que jamais par les temps qui courent.      

Rappelons-nous que si les zapatistes ont pu à une époque être les fers de lance de la rébellion contre les accords de la ZLEA (2001), c’était sans conteste de par leur étonnant bilant d’efficacité en matière de coup d’éclat appuyé à un redoutable sens de l’éthique. Et cela même en temps de guerre. C’est pourquoi ils réussirent à mettre militairement à bas les autorités en place, lors de la fameuse prise du palais municipal de San Cristóbal, le 1er janvier 1994 (jour de l’entrée en vigueur du traité de l’ALÉNA) Et cela, avec un minimum de victime du côté des autorités. Les autorités mexicaines ont bien sûr essayées d’écraser la rébellion dans l’oeuf, mais le savoir-faire militaire ainsi que l’efficace stratégie de communication (notamment avec l’usage d’un nouvel outil appelé Internet) des insurgés ont forcé l’État mexicain à accepter un cessez-le-feu, le 12 janvier suivant. C’est cette aventure, additionnée au succès de la stratégie de communication avant-gardiste des zapatistes, qui propulsa le mouvement vers le panthéon de la lutte altermondialiste, à la fin des années 90. 

mercredi 11 septembre 2013

11 septembre 1973 : « L’Histoire nous appartient, c’est le Peuple qui la fait »

Je paierai de ma vie la défense des principes qui sont chers à cette patrie. La honte tombera sur ceux qui ont trahi leurs convictions, manqué à leur propre parole et se sont tournés vers la doctrine des forces armées. Le Peuple doit être vigilant, il ne doit pas se laisser provoquer, ni massacrer, mais il doit défendre ses acquis. Il doit défendre le droit de construire avec son propre travail une vie digne et meilleure. À propos de ceux qui ont soi-disant « autoproclamé » la démocratie, ils ont incité la révolte, et ont d’une façon insensée et douteuse mené le Chili dans le gouffre. Dans l’intérêt suprême du Peuple, au nom de la patrie, je vous exhorte à garder l’espoir. L’Histoire ne s’arrête pas, ni avec la répression, ni avec le crime. C’est une étape à franchir, un moment difficile. Il est possible qu’ils nous écrasent, mais l’avenir appartiendra au Peuple, aux travailleurs. L’humanité avance vers la conquête d’une vie meilleure.

Compatriotes, il est possible de faire taire les radios, et je prendrai congés de vous. En ce moment des avions sont en train de passer, ils pourraient nous bombarder. Mais sachez que nous sommes là pour montrer que dans ce pays, il y a des hommes qui remplissent leurs fonctions jusqu’au bout. Moi, je le ferai, mandaté par le Peuple et en tant que président conscient de la dignité de ce dont je suis chargé.

mardi 3 septembre 2013

Le mensonge tarifé

De graves événements sur le point de survenir me poussent à prendre la plume. A notre époque, tous les dix ou quinze ans, notre espèce court des dangers de disparition réels. Ni Obama ni personne d’autre ne pourrait garantir qu’il n’en soit ainsi. Je le dis par réalisme, car seule la vérité pourra nous offrir un peu plus de bien-être et un souffle d’espoir. En matière de connaissances, nous sommes devenus majeurs, et nous n’avons pas le droit de leurrer autrui ni de nous leurrer nous-mêmes.

L’immense majorité de l’opinion publique connaît assez bien le nouveau danger qui frappe à nos portes.

Il ne s’agit pas seulement du fait que les missiles de croisière soient braqués sur des objectifs militaires en Syrie, mais que le peuple de ce courageux pays arabe, situé au cœur même d’une région habitée par plus d’un milliard de musulmans dont l’esprit de lutte est proverbial, ait déclaré qu’il résistera jusqu’à son dernier souffle à toute attaque.

lundi 2 septembre 2013

Cette gauche qui prend ses désirs pour la réalité

Au début des années 1970, de nombreuses personnes, y compris moi, croyaient que toutes les "luttes" de cette période étaient liées entre elles : la révolution culturelle en Chine, les guérillas en Amérique latine, le printemps de Prague et les “dissidents” d'Europe de l'Est, mai 68, le mouvement des droits civiques, l'opposition à la guerre du Vietnam et les mouvements anticolonialistes, nominalement socialistes, en Afrique et en Asie. Nous pensions également que les régimes "fascistes" en Espagne, au Portugal et en Grèce, par analogie avec la Seconde guerre mondiale, ne pouvaient être renversés que par une lutte armée, très probablement prolongée.

Aucune de ces suppositions n'était juste. La révolution culturelle n'avait aucun rapport avec les mouvements anti-autoritaires à l'Ouest ; les dissidents d'Europe de l'Est étaient, en général, pro-capitalistes et pro-impérialistes, et l'étaient souvent fanatiquement ; les guérillas d'Amérique latine étaient un mirage (à part en Amérique centrale) et les mouvements de libération nationale n'étaient rien d'autre que cela : ils aspiraient (légitimement) à la libération nationale et se disaient socialistes ou communistes seulement à cause du soutien que leur offraient l'Union soviétique ou la Chine. Les régimes "fascistes" d'Europe du Sud se sont transformés d'eux-mêmes sans offrir une réelle résistance et encore moins une lutte armée. De nombreux autres régimes autoritaires leur ont emboîté le pas : en Europe de l'Est, en Amérique latine, en Indonésie, en Afrique et à présent dans une partie du monde arabe. Certains se sont écroulés de l'intérieur, d'autres sont tombés après quelques manifestations.