Quiconque vous dira qu’un acte de résistance, fut-il le fait de 10 hommes, ces 10 hommes fussent-ils armés de pierres, quiconque vous dira qu’un tel acte était prématuré, ou dangereux, celui-là mérite le mépris et les crachats. Car je vous le dis : un jour, quelque part, il faut bien que quelqu’un commence, et le premier acte de résistance sera toujours prématuré et dangereux.
- James Fintan Lalor, patriote irlandais
« Que quelqu’un, quelque part, commence, malgré le danger et les risques ! »
J’admire et aime profondément ce quelqu’un qui accepte humblement mais courageusement le devoir de résistance en cette terre occupée qui est la nôtre, malgré le faible nombre de ceux qui l’entourent toujours en ces débuts, ce quelqu’un qui, envers et contre tous, parvient à faire sienne cette formule de George Orwell: « sans espoir mais avec détermination. » Ce quelqu’un de chez nous qui combat parce que la lutte est, ici comme ailleurs, légitime et incontournable. Ce quelqu’un qui sait son engagement nécessaire pour qu’un jour, un autre quelqu’un, toujours quelque part mais beaucoup mieux entouré, puisse crier victoire au détriment des exploiteurs et des détruiseurs de monde.
Fallait être un peu fou pour s’engager aux côtés des Iberville, des Montcalm, des Vaudreuil afin de défendre la Nouvelle-France qui comptait seulement quelques dizaines de milliers de personnes contre ces innombrables Anglais du Sud qui toujours tentèrent de réduire à néant notre pays en devenir. Plus d’une fois, parce que nous étions forts et courageux, nous les avons vaincus. George Washington comme les autres. Ayant grandi sous le lys, nous ne voulions aucunement vieillir sous la rose. Ne fallait pas davantage avoir froid aux yeux pour prendre les chemins de St-Denis, St-Charles ou St-Eustache en cet automne de libération des peuples. Bolivar permit à l’Amérique latine de goûter à la liberté. Ici, pour renverser la même tyrannie écoeurante, nous avons suivi Papineau, Nelson et De Lorimier ! Nos patriotes, armés de quelques vieux fusils de chasse tout juste bons à faire perdre des plumes aux outardes qui sillonnaient nos cieux, firent face à la première armée du monde. Avec courage, ils affrontèrent des milliers de salauds qui brûlaient notre pays, tuaient notre bétail pour mieux nous affamer et violaient nos femmes. Nos combattants de la liberté furent contraints à l’exil et pendus par le Régime anglais. « Voilà ce que vous devez attendre du système », nous a confié De Lorimier, avant d’avoir le cou brisé, au bout d’une corde. Nous n'oublierons pas !
« Que quelqu’un, quelque part, commence, malgré les risques et les dangers »…
Ce combat québécois pour la dignité, la justice et la liberté, nous l’avons poursuivi dans les années 1960. Nous avions lu Sartre, Memmi et Fanon. Nous avions compris que, tout comme les Algériens et ces autres Africains dont les pays étaient occupés par de sales colonialistes européens, notre propre pays était la possession illégitime des impérialistes anglo-saxons. Dans les usines et les shops, les porteurs d’eau et les scieurs de bois s’échinaient et permettaient à la company de faire du cash dans un pays volé. Beaucoup de cash. Le chien mordu mordra le temps venu que nous nous disions! Dès lors, on ne pouvait tout simplement plus se contenter de promener dans les rues un bambin frisé sur le dos d’un mouton à la fin du printemps de chaque nouvelle année dépossessive. Nous devions prendre les moyens pour changer notre monde. L’heure de la Révolution, la tranquille comme la turbulente, avait sonné. FLQ, FLQ, FLQ scandaient certains pendant que d’autres construisaient l’État québécois ou dynamitaient les symboles de l’occupation et mettaient en pénitence des ministres, ces minables marionnettes des requins voraces. Pour ces guerriers, comme pour les simples manifestants, les poètes, les artistes, bref, les engagés, la prison, la torture et la répression devaient être le lot quotidien. C’est toujours comme ça que le système tente de briser la résistance.
« Que quelqu’un, quelque part, commence, malgré les risques et les dangers »…
En Mai 80 et en Octobre 95, nous réempruntâmes les routes difficiles de la libération, pour enfin vivre dignement sur cette « terre courage, lit des résurrections ». Nouveau temps des espérances brisées! Sans vergogne, des brigands à cravates souillèrent les urnes, haut symbole de la démocratie dit-on parfois. À cause des tricheurs et des spoliateurs, nos chaînes, nous conservâmes! Mais de quelques-uns que nous étions à nous battre au temps du bélier frondeur, des millions et des millions et des millions nous étions devenus ; comme au temps de la Nouvelle-France, nous faisions à nouveau trembler l’Amérique. Peuple à la force tranquille en marche nous étions redevenus. Et nous pouvions à nouveau rêver à la victoire en méditant les paroles de Che Guevara : ce qui nous rend un peuple plus puissant que les voleurs, les exploiteurs, les colonialistes et les capitalistes, c’est notre amour de la justice et de la liberté ! Alors qu’ils tremblent, ces communs trous-du-cul bien tapis dans les chambres des collines, là où ils s’engraissent à notre détriment, par le truchement des vols et des pillages qu’ils commettent ou autorisent à la petite semaine.
« Que quelqu’un, quelque part, commence, malgré les risques et les dangers »…
Plus nous avancions vers la liberté, et plus le système se devait de redoubler d’ardeur pour nous garder petits, soumis, bien à notre place. Et à ce jeu, il est ingénieux. Il sait ne pouvoir arrêter 8 millions de tuques lorsqu’elles auront pris le mors aux dents et qu’elles renverseront tout sur leur passage. Alors il brainwashe vulgairement, grossièrement, pour mieux endormir les fougues salvatrices des gens d’ici. Aux gémonies sont voués ceux qui osent s’éloigner des sales paroles d’évangile plaidant en faveur de l'aplaventrisme à tous crins ! Jadis l’église, maintenant Gesca et Quebecor cultivent chez le bon peuple le mangez-moi la laine su’l dos siouplaît ! De pain et de jeu, ils nous font croire que nous pouvons vivre, sans réfléchir aux lendemains de la Cité qu’ils contrôlent et vampirisent. Trop d’entre nous les croient. De citoyens, ils deviennent de simples consommateurs niais qu’un rien amuse : Reb bull crashed ice, CH de loosers et amphithéâtre de pacotille. Ça ne peut plus durer comme ça, il faut réveiller, par n’importe quel moyen légitime, ceux qui prêtent encore l’oreille aux sirènes de la soumission. Faut cracher aux visages des vendeux de guidounes d’Occupation double, des shows de mongoles à Stéphane Gendron et surtout faire fi des quolibets des imbéciles qui sévissent du haut de leur montagne de marde radio-poubellienne. Ne plus jamais croire ou craindre ces médias qui déshonorent la profession journalistique et qui sont à la démocratie ce qu’est la matraque à la dictature dirait Chomsky! Faut donner un grand coup dans le nique à poux. Et agir vraiment, concrètement et courageusement afin que nous devenions ce que nous voulons être, c’est-à-dire libres ! Nous le pouvons. Il n’en tient qu’à nous.
« Que quelqu’un, quelque part, commence, malgré les risques et les dangers »…
L’on doit réfléchir également à l’endroit sur terre où nous habitons, accepter nos responsabilités à la face de l'humanité en prenant soin de notre coin de petite planète. Québécois et Amérindiens sont les gardiens d’écosystèmes sauvages figurant parmi les derniers de la terre. Nous n’avons tout simplement pas le droit de laisser des Américains, des Français ou des pseudo communistes made in China, ceux-là même qui mangent des espèces menacées pour mieux s'émoustiller la libido, venir chez nous piller nos richesses et ainsi tout détruire pour une question de profits capitalistes ! On doit également empêcher ces oligarques qui ont mené le monde au bord du gouffre de forer le Saint-Laurent ou Anticosti pour trouver toujours plus de pétrole ou du foutu gaz de schiste. Le thermostat planétaire est déjà au bout, nous faisant cuire comme les dindons de la farce que nous sommes. Il faut dès maintenant renverser la vapeur, combattre les anti-Kyoto de tout acabit et bloquer coûte que coûte le Plan Nord du vendeur de chars usagés qui loge à l'Assemblée nationale.
« Que quelqu’un, quelque part, commence, malgré les risques et les dangers »…
Mars 2012 vit naître le Printemps érable. Notre jeunesse fière et noble prend le taureau par les cornes et saute dans l’arène pour combattre ce système capitaliste qui renie le principe selon lequel l’accès à l’instruction et à l’éducation est un droit fondamental qui ne peut être brimé pour des questions d'argent. Nos jeunes sont dans la rue, l’avenir québécois est dans la rue pour défendre ce grand principe. Et le système l'y combat. Hier, on nous crachait des Speak white à la gueule, aujourd'hui les carrés rouges se font traiter de BS, de paresseux pis d’enfants gâtés. Pourquoi? Parce qu’ils osent défier l'ordre établi, parce qu’ils osent dire non à une vie d’endettement, parce qu’ils dénoncent un système dégueulasse et vomitif qui brise des vies au nom du Capital! Et ça, le système ne peut l'accepter. Il mobilise par conséquent sa police qui arrête malicieusement nos jeunes, les matraque sans aucune retenue, leur garoche par la tête des grenades assourdissantes. Elle veut les faire fuir, les contraindre à la reddition. Mais ils tiennent bon malgré tout, font preuve de beaucoup de courage. C'est qu'ils ont compris que ce combat va plus loin que la simple question d'un accès libre à l'éducation. Il concerne LEUR avenir en terre québécoise et NOTRE avenir en tant que peuple. Le Printemps érable est une nouvelle marche en direction d'un monde meilleur.
Ils sont aujourd’hui ces QUELQU’UN, QUELQUE PART qui se battent malgré les risques et les dangers…
Mais ils ont besoin d'aide. De notre aide pour transformer le Printemps érable en véritable Printemps québécois qui sera une noble révolution parmi les révolutions du monde, celles-là qui font tomber des régimes exploiteurs et redonnent un peu d’espoir à l’humanité. Quand nous nous lèverons tous, reprenant le flambeau des mains des patriotes d’hier pour mieux rejoindre la jeunesse québécoise qui est présentement dans nos rues, la Révolution éclatera vraiment. Le Québec brisera alors ses chaînes, et nous deviendrons un espoir agissant pour tous les peuples qui subissent toujours le joug colonialiste.
Alors, qu’est-ce qu’on attend ? Le monde peut et doit être changé. Il n’en tient qu’à nous, qu’à nous tous !
Vive la Révolution québécoise !